Jon Rahm, la nouvelle merveille du golf européen ?!?

Jon Rahm, le put de la victoire.

Alors que Tiger Woods a fait son grand retour sur le PGA Tour, un espagnol, Jon Rahm (i.e Jon est le prénom Jean en basque) s’est s’imposé au CarrerBuilder Open.  Ce golfeur espagnol n’est plus vraiment un inconnu aux yeux du grand public; il s’est déjà imposé sur l’European Tour (2 victoires) et sur le PGA Tour (2 victoires aussi). Il a d’abord obtenu sa notoriété sur le circuit américain. Par conséquent, son parcours et son éclosion sont beaucoup moins connus des européens. Qui est-il vraiment ? Est-il un pur produit de la formation européenne ? Comment est-il arrivée aussi rapidement sur le devant de la scène ?

« BARRIKA » LE BERCEAU DU FUTUR ROI

Barrika, une petite ville située à une vingtaine de kilomètres au nord de Bilbao, est le berceau de cette grande promesse du golf espagnol voir européen au cours de la dernière décennie. Jon Rahm Rodriguez y est né le 10 novembre 1994, ses épaules ont suscité des attentes inhabituelles depuis qu’il a pris un club de golf à Neguri, sa deuxième maison.

Il s’est rapidement fait repéré dans les différentes équipes de jeunes. « Il ressemble de Seve » (i.e. Severiano Ballesteros), ont déclaré ses entraîneurs…

Sa famille (son frère Eriz et son père Edorta) a commencé à s’intéresser au golf avec la Ryder-Cup (1997) qui s’est déroulée à Valderrama. Ca pourrait donner des idées à la fédération française… Oui, c’est la réussite de la Ryder-Cup Francaise qui générera ou non des vocations, des envies, des rêves… chez les petits français et française !!

La famille Rahm a toujours aimé les sports, en particulier le football (comme une évidence) et l’athlétisme. Mais ils n’avaient jamais vraiment accroché avec le golf. Le père de Jon était même presque réticent à reconnaître ou à donner de l’importance aux talents golfiques du jeune prodige. Mais, un jour, alors que le grand-père accompagnait les garçons à un tournoi d’un Championnat d’Espagne de cadets, il du se fendre d’un appel au Papa pour lui dire « Hey, Jon va battre tout le monde », a-t-il prévenu. Annonciation du génie golfique !

John se dirigera alors vers Madrid pour parfaire son apprentissage du golf, dont il dit être tombé amoureux à 13 ans, pour ensuite s’envoler vers l’université de l’Arizona…

LA NAISSANCE DU CHAMPION

L’état de l’Arizona et sa très côté équipe de golf des Sun Devils, vont assez vite comprendre de quel bois se chauffe le jeune basque… Pour avoir une idée où est tombé le garçon, il faut savoir que l’équipe des Sun Devils a la plus longue tradition dans l’histoire du golf universitaire américain, où presque toutes les grandes figures de ce sport se sont formées au cours des dernières décennies. Un monde ultra compétitif, où le basque a su s’adapter à la perfection grâce à sa « tronche », son swing efficace et sa corpulence, qui peut intimider sur les départs…

Tim Mickelson (le frère de qui tu sais) est à la tête de cette équipe depuis maintenant plusieurs année. Et Phil (le frère de Tim, donc) est l’idole de Jon…

Rapidement, les performance du basque vont attirer les regards du monde entier. En effet, il va gagner 11 tournois universitaires, ce qui est le deuxième record universitaire après Phil Mickelson (16 victoires) !!

Il s’est très rapidement frotté au monde professionnel en participant au WManagement Open à Phoenix en 2015 dans lequel il a terminé 5ème. A seulement 3 coups du vainqueur (un certain Brooks Koepka). Le premier avril 2015, Jon Rahm, devient le 28ème joueur à devenir n°1 mondial amateur (World Golf Ranking Amateur). Au total, il restera 60 semaines sur ce trône (avec des interruptions de quelque semaines) et cela reste le record de longévité dans le monde amateur. Enfin, en 2015, il atteindra les quarts de final de l’US Open amateur.

Par ailleurs, il est le seul joueur amateur a avoir remporté autant de distinctions aussi prestigieuses que :

  • Mark H McCormack Medal en 2015 décerné par The Royal And Ancient Golf Club de St Andrews au meilleur joueur amateur après le dernier tournoi de l’année. C’est le seul joueur espagnol a avoir obtenu ce prix qui donne une qualification directe au British Open et à l’US Open ;
  • Ben Hogan Award, remporté en 2015 et 2016 qui récompense le meilleur joueur universitaire. C’est le seul joueur amateur à avoir remporté deux fois ce prix  :« To be the first guy to repeat makes it a magical night” (source thesundevils.com). “Just to know there has never been a two-time winner and for it to turn out to be someone like me, from a small town in Spain, to be the first one to do such a thing is definitely very important and very special ».
  • En 2016, c’est le seul amateur a passer le cut à l’US Open d’Oakmont Country Club. Il a terminé le tournoi en étant à 7 au dessus du par (76, 69, 72, 70) à la 23ème place : « It was a great feeling to just make the cut and top it off with shooting just 2-over for the weekend” a-t-il déclaré. “After six holes, I was really feeling it. I was hitting the ball great, but Oakmont — you can’t get too cocky, because it’s going to get you. I made a couple bogeys down the stretch. I would say the length played to my advantage because I was hitting the driver pretty good this week. I’m not used to playing those greens with this speed and this kind of undulation and this high of rough next to the green.”. 

LA CONFIRMATION

C’est juste après sa performance, en tant qu’amateur, à l’US Open (2016) que Jon Rahm est passé professionnel. Il va alors participé à son premier tournoi professionnel (sur le PGA Tour), le Quickens Loans National. Il va être leader de ce tournoi lors des deux premiers tours et finira à la troisième derrière le vainqueur  Bill Hurley III. Quelque temps après, il terminera deuxième du RBC Canadian Open ce qui lui permettra de d’obtenir sa carte sur le PGA Tour (i.e. le droit de jouer sur le circuit US).

Ensuite, c’est la confirmation médiatique au US lors de sa victoire au Farmer Insurance Open en réalisant un put de « OUF » sur le 18 :

Il passe alors de la 137ème place à la 46ème place au classement mondial. Ce qui lui ouvre les portes des tournois majeurs (The Masters, The Players Championship, US Open, The Open…).

Ensuite, il va dérouler et confirmer les attentes générés par ses excellents résultats, à la fois sur les tours américain et européen :

  • 2 Mars, Rahm joue son premier World Golf Championships (WGC) au WGC-Mexico Championship dans lequel il va finir à la 3ème place (67-70-67-68) (−12) à deux coups derrière le vainqueur  Dustin Johnson ;
  • Rahm jouera 3 semaines plus tard son second WGC, le WGC-Dell Technologies Match Play, dans lequel il retrouve Dustin Johnson dans le match final. Lors de cette finale, Rahm était 5-down après 8 trous, mais gagne les trous 9, 10, 13, 15, et 16 pour être seulement 1-down en arrivant au 18. Les deux joueurs font le par sur le dernier trou du match play et Dustin Johnson remporte le tournoi. Mais Rahm, à l’issue de ce tournoi, va atteindre la 14ème place du classement mondiale.
  • Pour son premier Masters, il terminera à a 27ème place pour ensuite terminé à la quatrième place dans le Wells Fargo Championship ….

La liste est encore longue (10ème à l’Open de France, victoire au Dubai Duty Free Irish Open avec 6 coups d’avance)… Bref, une saison 2017 hors norme, Rahm finira à l’issue de la saison régulière à la 6ème place du classement de la FedEx Race (qualification pour les playoff du circuit US). Il fera, dans les quatre épreuves de Playoff de la finale FedEx, uniquement des Top 10 !! Finalement, il terminera 5ème du classement final de la FedEx.

Sur le Tour Européen, au delà de ces deux victoires, il est nommé meilleur « Rookie » de l’année… Mais ce n’est pas sans faire grincer les dents de certains membres de l’European Tour. En effet, en dehors des majeurs et des WGC, Rahm a juste joué quatre tournois de la saison régulière du Tour Européen.

LE GARS

Le garçon a été initié au golf sur les terres européennes et a terminé son apprentissage aux USA. Par conséquent, il est logique que sa notoriété se soit d’abord développée aux USA et non en Europe. Au delà de cette éclosion rapide et de son talent certain, l’homme est plus qu’intéressant.

Il a montré qu’il savait gérer le succès et rester calme dans les moments de tension maximale, un aspect qu’il a reconnu avoir travaillé très précisément ces dernières années.

Après avoir fait le saut vers le professionnalisme, lors du Waste Management Phoenix Open 2015, il a montré une certaine sensibilité. Rahm a non seulement terminé à une spectaculaire cinquième place et avec un certain charisme (ce qu’adore le PGA Tour, c’est plus facile a « marketé »). En effet, il est venu au fameux 16 de Scottsdale (lors du WM à Phoenix en 2015) vêtu d’un maillot de l’équipe Arizona State avec le numéro 42, un hommage à Pat Tillman, son ancien coéquipier de l’université qui est mort en Afghanistan après avoir rejoint l’armée volontairement.

Jon Rahm sur le 16.

 

Jon Rahm sur le 16

 

Jon Rahm sur le 16

 

Sur le premier trou d’un tournoi de la PGA Tour ou de l’European Tour, vous entendrez toujours la même chose: « Jon Rham, de Barrika ». « C’est ce que je dis quand je vais au trou 1. Normalement, quand vous vous présentez, ils mentionnent la ville où vous vivez. Et je vis à Phoenix, en Arizona, mais je viens de Barrika. Ils ne savent pas où c’est, mais je viens de Barrika « , a proclamé le golfeur, âgé de 22 ans. «Dans la vie, tu n’oublieras jamais d’où tu viens», dit-il.

Jon Rham est un diamant du sport international. En raison de son succès, l’équipe basque, un organisme qui canalise l’aide du gouvernement basque au sport d’élite local, a signé un contrat d’image pour agir en tant qu ‘«ambassadeur» d’Euskadi dans le monde. Rham a fait don de l’argent, 9 000 euros, pour que l’équipe basque se consacre au développement du golf ou d’autres disciplines minoritaires. C’est un accord dont il se dit « fier » lorsqu’il l’a officiellement présenté au centre de haute performance de Getxo. C’est un contrat similaire à celui que l’Administration Autonome a signé avec les surfeurs Letizia Canales, Asier Muniain et Aritz Aranburu.

Rham ne cache pas que l’un de ses objectifs est d’être médaillé aux Jeux olympiques de Tokyo 2020. «C’est la chose la plus importante à laquelle un athlète puisse aspirer», dit-il.

Alors, bien évidement, on ne peut s’empêcher de faire un parallèle avec les talents français qui ne déboulent pas aussi rapidement, que cet espagnol, sur la scène internationale. Est-ce qu’un Romain Langasque fera aussi bien après son petit accident sur le Tour Européen ? Est-ce que la cinquantaine de joueurs (amateurs ou professionnels) qui évoluent dans des universités américaines seront les prochains ? Ce n’est pas évident. Même si la fédération investit environ 200 000 € pour soutenir ces golfeurs expatriés… cela ne semble pas être suffisant.

Même si Jon Rahm est espagnol, c’est d’abord sur le circuit US qu’il a « explosé ». Les équipes du PGA Tour, n’ont pas traîné pour exploiter le filon marketing. Il ont réalisé un vidéo pour mettre en avant cette nouvelle « étoile » et par conséquent leur circuit : 

The Golfiest