En tant que golfeur, il y a toujours un moment ou le « Pro » ou un partenaire de jeux, vous lance « Le golf, c’est mental! ». Cette affirmation apparait évidente, après une mauvaise partie où le morale tombe au plus bas. Cependant lorsque l’on commence, on se concentre surtout sur les fondamentaux (grip, stance, rythme…) et pas vraiment sur l’aspect mental qu’on a du mal à comprendre et à « formaliser ». Au-delà des quelques explications sur ce sujet, rares sont les méthodes, processus… mis en avant par l’enseignement du golf en France. C’est bien dommage, ça éviterait de faire de grossières erreurs mentales. Par conséquent, dans la continuité de l’épisode #1 (« Zen Golf »), je vous partage ce que j’ai appris de la dernière lecture du livre du Dr. Bob Rotella : « Golf is not a game of perfect« .
LE PRAGMATISME GOLFIQUE !
Ca pourrait être le titre de ce livre, et ca commence par un pragmatisme à l’américaine: « A person with a great dreams can live great things« .
Je sais, c’est très « positive attitude », mais d’après Bob (appelons Bob pour simplifier) le potentiel d’un golfeur dépend principalement de son attitude et aussi de la façon dont il joue avec les wedges et le putter.
Un des problèmes partagés par de nombreux professionnels est que leur attitude dépend de la façon dont ils jouent les premiers trous. Si tout ce passent bien, ils sont dans un état d’esprit détendu, confiants et concentrés…
C’est ainsi que Bob, développe le « mantra » suivant :
« Ne laissez pas les événements contrôler votre façon de penser, mais prenez plutôt le contrôle de vos pensées et utilisez les pour influencer les événements. »
Bob Rotella
Plus facile à dire qu’à faire. Mais lui, part du fait, que trop de gens ne pensent pas que leur façon de penser est en fait un choix. Lui si. Il faut commencer à être discipliné mentalement au practice par exemple, pour pouvoir le faire ensuite sur le parcours. Bref, un golfeur peut et doit décider comment il pense.
En effet, on ne peut pas frapper correctement une balle de golf de façon régulière si on pense à notre mécanique du swing durant notre partie. Se plaindre au sujet de son swing doit être fait de façon très limité. Le moment où il faut s’en soucier, c’est lorsque l’on est au practice. Un golfeur doit travailler son swing et ensuite lui faire confiance. Le défi est en fait de faire confiance à votre swing avec chaque club et bien scorer même lorsque votre swing n’est pas au top.
Il cite Tom Watson qui réagit à un mauvais coup en se concentrant beaucoup plus sur le suivant, il était alors sur qu’il ferait un très bon coup.
Bref si d’avantage de golfeurs choisissaient de faire confiance à leur swing, ils seraient surpris de la fréquence à laquelle le cerveau et le corps réagissent en faisant les choses correctement quand cela compte le plus.
INTERESSANT BOB, MAIS ON FAIT COMMENT ?
La cible: le golf est un sport de précision
Bob préconise avant chaque coup :
- Le golfeur doit choisir la cible la plus petit possible. Plus la cible est petite, plus la concentration du golfeur est précise, meilleur est sa concentration et meilleurs sont les résultats !!
L’idée est d’obliger le golfeur a avoir « quelque chose » en tête, pour éviter par exemple, d’avoir des pensées sur la mécanique de son swing. On comprend rapidement l’intérêt de ce processus, lorsque l’on fait face à une étendue d’eau ou un bunker, on se concentre alors uniquement sur la cible et non plus sur l’obstacle.
En fait, la fondation de la régularité, c’est la routine d’avant coup. Certains joueurs aiment commencer leur routine par un geste déclencheur (i.e. Brendan Grace, ferme son gant par exemple) d’autres non, à vous de déterminer ce qui marche bien. Une fois le processus de la routine commencé, la plupart des joueurs évaluent la distance à laquelle ils veulent frapper la balle, le vent, la trajectoire et le club approprié. Après, il est possible d’ajouter la visualisation (visualiser le vole de la balle par exemple), ca dépend de la façon dont vous fonctionnez. La chose la plus importante dans cette visualisation est de voir que la balle va vers la cible.
L’objectif de cette routine c’est bien évidement d’aligner le corps et l’esprit avant chaque coups. C’est souvent l’aspect mentale de la routine qui est le plus difficile. Car aligner son corps et se sentir à l’aise au dessus de la balle c’est assez facile.
Un aspect intéressant développé par Bob: faire des swings de practice avant un coup n’est pas forcément une bonne idée. Ca pourrait même initier chez le golfeur des pensées sur la mécanique de son swing… ce qui est « mortel » pour le coup !
Finalement, il préconise un simplicité qui pourrait se résumer à : regarde la cible, regarde la balle et tire.
Il insiste notamment sur le fait, que pour les petits coups (<120 mètres) il faut uniquement se focaliser sur la cible.
L’attitude, c’est aussi ce qui permet de bien putter !
Bob met en avant le fait qu’il faut tout faire pour garder une certaine spontanéité, c’est-à-dire putter comme un enfant ! Ça veut dire par exemple qu’il est plus important d’être décisif dans la lecture d’un green que correct. Sinon, le doute va venir s’immiscer dans vos têtes et ça risque d’être difficile de putter librement.
Et pour la vitesse, comment fait-on ? Eh bien, là aussi faite le de manière instinctive comme Brax Faxon (meilleur putter du PGA Tour – 1996, 99 et 2000 et 13ième en 2005 à 44 ans). Sa recette : « Mon seul secret est la confiance… J’essaie juste de frapper chaque putt comme si je venais d’en faire un million d’affilés. »
Bref on en revient à la même recette de Bob : « Look at the target. Look at the ball. Let the putt Go. »
Une autre approche tout aussi pragmatique de Bob sur le putting et notamment en compétition: aucun golfeur, ne devrait aborder la compétition sans une attitude confiante envers les putts courts. Vous devez commencer par vous engagez à les aimer. Sinon vous allez être un de ceux qui sont assis dans les vestiaires à se plaindre du bon score qu’ils pourraient obtenir s’ils ne rataient pas les putts courts. Vous devez être un joueur qui aime jouer ces putts courts!!
Bref la question, que vous devez vous poser ce n’est pas de savoir si vous réussissez vos putts. La bonne question est de savoir si vous votre attitude donne une chance à vos putts de rentrer. Si c’est le cas, vous devriez être encouragé par les putts manqués.
Répondre positivement aux putts manqués est le défi majeur.
Accepter les mauvais coups…
Tous les joueurs professionnels qui réussissent font du mieux qu’ils peuvent pour accepter leur mauvais coup. Bref, les ignorer et se concentrer sur le suivant. Sur ce sujet, l’idée de Bob est la suivante : « Peut importe ce qui se passe avec n’importe quel coup que vous frappez acceptez-le. L’acceptation est la dernière étape d’une routine saine. »
Il poursuit avec une idée qui rejoint un peu celle de Brad Gilbert (coach de Tennis), les bons golfeurs doivent surmonter l’idée qu’ils ne peuvent gagner qu’en frappant des coups parfaits. Ils doivent apprendre à aimer gagner « moche ». Et cela implique l’acceptation de tous les coups qu’ils réalisent, pas seulement les bons.
Pour cela, la première chose à faire est de rejeter vos attentes dès que vous entrez sur le terrain de golf et de simplement y jouer. C’est bien sur très difficile à faire mais c’est l’idée. Par exemple, sur le premier tee, vous devriez avoir deux buts immédiats : l’un est de s’amuser et l’autre implique le processus de jeux pas les résultats.
Finalement, soyez sans jugement.
La confiance
Bob rappel un élément excessivement important que l’on a tendance à oublier :
« La confiance n’est pas quelque chose avec laquelle vous êtes né ou quelque chose que l’on vous donne. Vous la contrôlez. La confiance est ce que vous pensez de vous-même et de votre jeu de golf. »
Bob Rotella
En fait, la confiance au niveau d’un coup de golf, n’est rien de plus que de penser que votre balle va atteindre la cible. Si vous pensez que la balle ira vers la cible, vous êtes confiant.
C’est évident que l’on peut douter d’une telle approche, mais soyez sûr que penser négativement c’est 100% de réussite.
Et pour te mettre dans l’ambiance, le bon vieux Bob rappelle la chose suivante :
« Par sa nature, le golf tentera de saper votre confiance. A chaque partie, même le meilleur golfeur ratera quelque coups. Au cours de l’année, même le meilleur golfeur perdra plus de tournois qu’il n’en gagne. Ainsi, garder confiance dans le golf, c’est comme nager à contre-courant. Vous devez travailler dur pour rester où vous êtes !!! »
Bob Rotella
Une des meilleurs façon de faire est de la jouer à la Nick Price, les seules pensées qu’il laissait entrer dans son esprit lorsqu’il était sur un golf sont celles à propos de ce qu’il veut faire :
- Où est ce qu’il veut envoyer/placer son « tee-shot » ?
- Où veut il que son approche atterrisse ?
- Et comment veut-il que son « putt » tombe ?
En fait, le processus d’envoyer un « Drive » à droite dans les bois ou envoyer un « putt » beaucoup trop fort ne lui vient tout simplement pas à l’esprit.
Se souvenir des bons coups !!
Le golfeur doit apprendre à oublier les mauvais coups et se souvenir des bons. Comment ? En célébrant les bons coups.
En fait, le problème est que beaucoup de golfeurs s’autorisent à être très en colère lors de mauvais coups. Malheureusement, cela aide fortement à ancrer le souvenir du mauvais coup dans leur esprit…
Pour Bob, tout est une question de peur:
« La peur est un état mental. C’est craindre de faire une erreur lorsque vous swinguez. Les peurs poussent le golfeur à essayer de guider ou de diriger la balle plutôt que de swinguer librement. Cela ne fonctionne pas. En swinguant librement, la balle va là ou vous le désirez. Swinguez avec précaution provoque des catastrophes. Pour jouer de son mieux, un golfeur doit sentir qu’une fois qu’il est aligné et qu’il a choisi sa cible, c’est comme s’il ne se souciait pas de l’endroit où va la balle. Il va faire confiance à son swing et le laisser partir. »
Bob Rotella
Garder en tête son « Game Plan »
L’idée est de faire une partie de golf avec systématiquement en tête un « Game Plan ». Ça peut être évolué pour les meilleurs (ex : où mettre les mises en jeux, les trajectoires…) ou beaucoup plus simple pour les joueurs intermédiaires (ex : regarder systématiquement la balle, se concentrer sur les cibles…). Bref, il faut avoir deux ou trois éléments à intégrer à ce plan.
Ce qui peut aussi vous aider c’est de suivre ces trois points :
- Rester présent et gardez votre esprit concentré sur le prochain coup;
- Eviter les pensées sur la mécanique de votre Swing, telles que le tempo, l’amplitude…Au lieu de cela, efforcez-vous de devenir plus relâché, plus libre et plus confiant
- Respecter votre routine et suivez votre plan de jeux
Pour finir, pour vous aider a être plus relâché, faite comme les joueurs professionnels lorsqu’ils jouent « à la maison » : ils utilisent rarement une carte de score, à la fin de leur partie, ils se remémorent chaque trou, additionnent les coups et déterminent leur score.
S’entraîner
Pour le coup, Bob, n’invente rien. Il explique ce que beaucoup de golfeurs savent : pour progresser, il faut s’entrainer. Mais attention, s’entrainer en focalisant sur la qualité !!
Une fois au practice, vous devez passer 60% (au moins) de votre temps a être dans une « mentalité de confiance ». Ca signifie que vous devez accepter tous vos coups : les bons et les moins bons. Ensuite le reste du temps, vous pouvez le passer en évaluant de façon plus critique vos coups (i.e. mentalité d’entrainement).
Il faut d’ailleurs garder cette « mentalité de confiance » lorsque vous vous échauffez.
Ensuite, il évoque aussi un point que tous les « pros » nous explique. Lorsque vous allez au « Practice » vous devez passer la majorité de votre temps sur l’entrainement des coups entre 0 et 100 mètres. Il va même jusqu’à une certaine exagération, en expliquant que les joueurs devraient s’entrainer aux « chips » tous les jours jusqu’ ‘à en rentrer deux. D’après Bob, ça force les joueurs à penser à rentrer les « chips » plutôt que de les mettre sur le green en direction du trou. Et ça booste la confiance !!! En effet, c’est incroyable de voir comment rentrer des « chips » chaque jour peut persuader un joueur qu’il a un très bon petit jeu !!
Bien sûr, l’autre point abordé par Bob est le « putting ». Il explique que lorsque vous vous entrainez au putting : rentrer les « putts », dans la mesure du possible. Par ce que si vous loupez ces « putts », vos yeux voient ces loupés et votre esprit les enregistre.
Enfin, Bob préconise cette approche intéressante sur les changements dans le « swing ». D’après lui, si vous réalisez des changements nécessaires, il faudrait arrêter de jouer pendant plusieurs semaines pendant que vous travaillez votre swing au practice avec une mentalité d’entrainement. Et lorsque vous serez passé de cette mentalité d’entrainement à la mentalité de confiance, vous serez en mesure de revenir jouer.
Les Rotella’s rules…
A la fin de se livre, il fait une liste de quelque règles pragmatiques:
- Une personne avec de grands rêves peut réaliser de grandes choses.
- Les gens deviennent généralement ce qu’ils pensent d’eux-mêmes.
- Le potentiel de golf dépend principalement de l’attitude, de l’habileté avec les wedges et le putter, et de la façon dont un golfeur pense. Les grands golfeurs sont simplement des gens ordinaires qui pensent bien et font des choses extraordinaires.
- Le libre arbitre est la plus grande source de force et de puissance d’un golfeur. Choisir comment penser est une décision cruciale.
- Les golfeurs qui réalisent leur potentiel cultivent généralement les trois D : désir, détermination et discipline ; les trois P : persévérance, patience et pratique ; et les trois C – confiance, concentration et sang-froid (i.e. « cold blood » en anglais).
- Il n’existe pas de golfeur qui joue au-dessus de ses capacités. Une séquence « chaude » n’est qu’un aperçu du véritable potentiel d’un golfeur.
- Un golfeur doit s’entraîner puis apprendre à faire confiance à ce qu’il a travaillé.
- Avant de jouer un coup, un golfeur doit « verrouiller » ses yeux et son esprit sur la plus petite cible possible.
- Pour scorer de manière régulière, un golfeur doit penser de manière cohérente. Une routine de « pré-shot » solide et cohérente facilite les choses
- La corrélation entre bien penser et réussir ses coups n’est pas de 100 %. Mais la corrélation entre mal penser et les coups infructueux est beaucoup plus élevée.
- Les golfeurs doivent apprendre à calmer leur esprit, à rester dans le présent et à se concentrer sur le prochain coup à jouer.
- La perte de concentration sur quatre à cinq coups par tour fait la différence entre une bonne partie de golf et une mauvaise.
- Un golfeur doit apprendre à apprécier le processus consistant à s’efforcer d’améliorer le petit jeu.
- L’attitude fait un excellent putter.
- Les compétences de frappe de balle s’améliorent, cela devient un plus grand défi d’aimer le putting et le jeu court et de maintenir une attitude positive envers eux.
- Il est plus important d’être décisif que d’être correct lorsque vous vous préparez à jouer un coup de golf, en particulier un putt.
- La confiance est cruciale pour un bien jouer au golf. La confiance est simplement l’agrégat des pensées que vous avez sur vous-même.
- Un golfeur ne peut pas laisser les premiers trous, coups ou putts déterminer ses pensées pour le reste de la partie.
- Un golfeur doit s’efforcer d’être plus relâché, plus libre et plus confiant à chaque trou. Cela combattra sa tendance à devenir plus stressé, plus prudent et plus incertain.
- Être prudent et essayer de diriger le balle provoquera probablement un désastre. Les bons golfeurs prennent le contrôle de la balle en sentant qu’ils abandonnent le contrôle.
- Le golf est un jeu joué par des êtres humains. C’est donc un jeu d’erreurs. Les golfeurs qui réussissent savent comment réagir aux erreurs.
- Les golfeurs doivent apprendre à aimer le défi lorsqu’ils frappent une balle dans le rough, les arbres ou le sable. Les alternatives – la colère, la peur, les pleurnicheries et la tricherie – ne servent à rien.
- La patience est une vertu cardinale au golf. Pour s’améliorer, un golfeur doit apprendre la patience dans la pratique et à bien penser.
- La nuit, un golfeur peut imaginer dans son esprit avoir de grandes attentes. Mais il doit les oublier lorsqu’il se présent sur le premier tee.
- Au premier tee, un golfeur ne doit attendre que deux choses de lui-même : s’amuser et se concentrer correctement sur chaque coup.
- Les joueurs avec de bonnes attitudes surveillent constamment leur pensée et se surprennent dès qu’il commence à faiblir.
- Un bon compétiteur ne se permet jamais de détester intensément un autre joueur. Il pourrait être jumelée avec lui pour un tour important.
- La qualité de la pratique d’un golfeur est plus importante que la quantité, en particulier pour les meilleurs golfeurs.
- Si un golfeur choisit de faire une compétition, il doit choisir de croire qu’il peut gagner. Les gagnants et les perdants dans la vie sont complètement autodéterminés, mais seuls les gagnants sont prêts à l’admettre.
- Le courage est une qualité nécessaire chez tous les champions. Mais un athlète ne peut pas être courageux sans avoir peur.
- Dans le sport, la mauvaise nouvelle pour le champion actuel est que demain est un nouveau jour, où la compétition recommence à zéro. Mais c’est la bonne nouvelle pour tout le monde.
- Sur le parcours, les golfeurs doivent avoir la confiance d’un champion. Mais en dehors du parcours, les champions doivent se rappeler qu’ils ne sont pas plus importants que n’importe qui d’autre.