Préparation mentale, épisode #2: « GOLF IS NOT GAME OF PERFECT » – Bob Rotella

En tant que golfeur, il y a toujours un moment ou le « Pro » ou un partenaire de jeux, vous lance « Le golf, c’est mental! ». Cette affirmation apparait évidente, après une mauvaise partie où le morale tombe au plus bas. Cependant lorsque l’on commence, on se concentre surtout sur les fondamentaux (grip, stance, rythme…) et pas vraiment sur l’aspect mental qu’on a du mal à comprendre et à « formaliser ». Au-delà des quelques explications sur ce sujet, rares sont les méthodes, processus… mis en avant par l’enseignement du golf en France. C’est bien dommage, ça éviterait de faire de grossières erreurs mentales. Par conséquent, dans la continuité de l’épisode #1 (« Zen Golf »), je vous partage ce que j’ai appris de la dernière lecture du livre du Dr. Bob Rotella : « Golf is not a game of perfect« .

LE PRAGMATISME GOLFIQUE !

Golf Digest Podcast: Dr. Bob Rotella on how not to lose your cool at the  U.S. Open | This is the Loop | Golf Digest
Le bon vieux Bob !!

Ca pourrait être le titre de ce livre, et ca commence par un pragmatisme à l’américaine: « A person with a great dreams can live great things« .

Je sais, c’est très « positive attitude », mais d’après Bob (appelons Bob pour simplifier) le potentiel d’un golfeur dépend principalement de son attitude et aussi de la façon dont il joue avec les wedges et le putter.

Un des problèmes partagés par de nombreux professionnels est que leur attitude dépend de la façon dont ils jouent les premiers trous. Si tout ce passent bien, ils sont dans un état d’esprit détendu, confiants et concentrés…

C’est ainsi que Bob, développe le « mantra » suivant :

« Ne laissez pas les événements contrôler votre façon de penser, mais prenez plutôt le contrôle de vos pensées et utilisez les pour influencer les événements. »

Bob Rotella

Plus facile à dire qu’à faire. Mais lui, part du fait, que trop de gens ne pensent pas que leur façon de penser est en fait un choix. Lui si. Il faut commencer à être discipliné mentalement au practice par exemple, pour pouvoir le faire ensuite sur le parcours. Bref, un golfeur peut et doit décider comment il pense.

En effet, on ne peut pas frapper correctement une balle de golf de façon régulière si on pense à notre mécanique du swing durant notre partie. Se plaindre au sujet de son swing doit être fait de façon très limité. Le moment où il faut s’en soucier, c’est lorsque l’on est au practice. Un golfeur doit travailler son swing et ensuite lui faire confiance. Le défi est en fait de faire confiance à votre swing avec chaque club et bien scorer même lorsque votre swing n’est pas au top.

Il cite Tom Watson qui réagit à un mauvais coup en se concentrant beaucoup plus sur le suivant, il était alors sur qu’il ferait un très bon coup.

Bref si d’avantage de golfeurs choisissaient de faire confiance à leur swing, ils seraient surpris de la fréquence à laquelle le cerveau et le corps réagissent en faisant les choses correctement quand cela compte le plus.

INTERESSANT BOB, MAIS ON FAIT COMMENT ?

Comment on fait ? - Atelier Patchwork & Point Compté

La cible: le golf est un sport de précision

Bob préconise avant chaque coup :

  • Le golfeur doit choisir la cible la plus petit possible. Plus la cible est petite, plus la concentration du golfeur est précise, meilleur est sa concentration et meilleurs sont les résultats !!

L’idée est d’obliger le golfeur a avoir « quelque chose » en tête, pour éviter par exemple, d’avoir des pensées sur la mécanique de son  swing. On comprend rapidement l’intérêt de ce processus, lorsque l’on fait face à une étendue d’eau ou un bunker, on se concentre alors uniquement sur la cible et non plus sur l’obstacle.

En fait, la fondation de la régularité, c’est la routine d’avant coup. Certains joueurs aiment commencer leur routine par un geste déclencheur (i.e. Brendan Grace, ferme son gant par exemple) d’autres non, à vous de déterminer ce qui marche bien. Une fois le processus de la routine commencé, la plupart des joueurs évaluent la distance à laquelle ils veulent frapper la balle, le vent, la trajectoire et le club approprié. Après, il est possible d’ajouter la visualisation (visualiser le vole de la balle par exemple), ca dépend de la façon dont vous fonctionnez. La chose la plus importante dans cette visualisation est de voir que la balle va vers la cible.

L’objectif de cette routine c’est bien évidement d’aligner le corps et l’esprit avant chaque coups. C’est souvent l’aspect mentale de la routine qui est le plus difficile. Car aligner son corps et se sentir à l’aise au dessus de la balle c’est assez facile.

Un aspect intéressant développé par Bob: faire des swings de practice avant un coup n’est pas forcément une bonne idée. Ca pourrait même initier chez le golfeur des pensées sur la mécanique de son swing… ce qui est « mortel » pour le coup !

Finalement, il préconise un simplicité qui pourrait se résumer à : regarde la cible, regarde la balle et tire.

Il insiste notamment sur le fait, que pour les petits coups (<120 mètres) il faut uniquement se focaliser sur la cible.

L’attitude, c’est aussi ce qui permet de bien putter !

Tiger Woods switches to new putter at year's first major
Le King !!

Bob met en avant le fait qu’il faut tout faire pour garder une certaine spontanéité, c’est-à-dire putter comme un enfant ! Ça veut dire par exemple qu’il est plus important d’être décisif dans la lecture d’un green que correct. Sinon, le doute va venir s’immiscer dans vos têtes et ça risque d’être difficile de putter librement.

Et pour la vitesse, comment fait-on ? Eh bien, là aussi faite le de manière instinctive comme Brax Faxon (meilleur putter du PGA Tour – 1996, 99 et 2000 et 13ième en 2005 à 44 ans). Sa recette : « Mon seul secret est la confiance… J’essaie juste de frapper chaque putt comme si je venais d’en faire un million d’affilés. »

Bref on en revient à la même recette de Bob : « Look at the target. Look at the ball. Let the putt Go. »

Une autre approche tout aussi pragmatique de Bob sur le putting et notamment en compétition: aucun golfeur, ne devrait aborder la compétition sans une attitude confiante envers les putts courts. Vous devez commencer par vous engagez à les aimer. Sinon vous allez être un de ceux qui sont assis dans les vestiaires à se plaindre du bon score qu’ils pourraient obtenir s’ils ne rataient pas les putts courts. Vous devez être un joueur qui aime jouer ces putts courts!!

Bref la question, que vous devez vous poser ce n’est pas de savoir si vous réussissez vos putts. La bonne question est de savoir si vous votre attitude donne une chance à vos putts de rentrer. Si c’est le cas, vous devriez être encouragé par les putts manqués.

Répondre positivement aux putts manqués est le défi majeur.

Accepter les mauvais coups…

Vidéo : les plus mauvais coups de golf 2018 - Golf Planète
Stop à la prise de tête !!!

Tous les joueurs professionnels qui réussissent font du mieux qu’ils peuvent pour accepter leur mauvais coup. Bref, les ignorer et se concentrer sur le suivant. Sur ce sujet, l’idée de Bob est la suivante : « Peut importe ce qui se passe avec n’importe quel coup que vous frappez acceptez-le. L’acceptation est la dernière étape d’une routine saine. »

Il poursuit avec une idée qui rejoint un peu celle de Brad Gilbert (coach de Tennis), les bons golfeurs doivent surmonter l’idée qu’ils ne peuvent gagner qu’en frappant des coups parfaits. Ils doivent apprendre à aimer gagner « moche ». Et cela implique l’acceptation de tous les coups qu’ils réalisent, pas seulement les bons.

Pour cela, la première chose à faire est de rejeter vos attentes dès que vous entrez sur le terrain de golf et de simplement y jouer. C’est bien sur très difficile à faire mais c’est l’idée.  Par exemple, sur le premier tee, vous devriez avoir deux buts immédiats : l’un est de s’amuser et l’autre implique le processus de jeux pas les résultats.

Finalement, soyez sans jugement.

La confiance

Bob rappel un élément excessivement important que l’on a tendance à oublier :

 « La confiance n’est pas quelque chose avec laquelle vous êtes né ou quelque chose que l’on vous donne. Vous la contrôlez. La confiance est ce que vous pensez de vous-même et de votre jeu de golf. »

Bob Rotella

En fait, la confiance au niveau d’un coup de golf, n’est rien de plus que de penser que votre balle va atteindre la cible. Si vous pensez que la balle ira vers la cible, vous êtes confiant.

C’est évident que l’on peut douter d’une telle approche, mais soyez sûr que penser négativement c’est 100% de réussite.

Et pour te mettre dans l’ambiance, le bon vieux Bob rappelle la chose suivante :

« Par sa nature, le golf tentera de saper votre confiance. A chaque partie, même le meilleur golfeur ratera quelque coups. Au cours de l’année, même le meilleur golfeur perdra plus de tournois qu’il n’en gagne. Ainsi, garder confiance dans le golf, c’est comme nager à contre-courant. Vous devez travailler dur pour rester où vous êtes !!! »

Bob Rotella

Une des meilleurs façon de faire est de la jouer à la Nick Price, les seules pensées qu’il laissait entrer dans son esprit lorsqu’il était sur un golf sont celles à propos de ce qu’il veut faire :

  • Où est ce qu’il veut envoyer/placer son « tee-shot » ?
  • Où veut il que son approche atterrisse ?
  • Et comment veut-il que son « putt » tombe ?

En fait, le processus d’envoyer un « Drive » à droite dans les bois ou envoyer un « putt » beaucoup trop fort ne lui vient tout simplement pas à l’esprit.

Se souvenir des bons coups !!

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Un des rares moments de joie de la dernière Ryder Cup !!!

Le golfeur doit apprendre à oublier les mauvais coups et se souvenir des bons. Comment ? En célébrant les bons coups.

En fait, le problème est que beaucoup de golfeurs s’autorisent à être très en colère lors de mauvais coups. Malheureusement, cela aide fortement à ancrer le souvenir du mauvais coup dans leur esprit…

Pour Bob, tout est une question de peur:

« La peur est un état mental. C’est craindre de faire une erreur lorsque vous swinguez. Les peurs poussent le golfeur à essayer de guider ou de diriger la balle plutôt que de swinguer librement. Cela ne fonctionne pas. En swinguant librement, la balle va là ou vous le désirez. Swinguez avec précaution provoque des catastrophes. Pour jouer de son mieux, un golfeur doit sentir qu’une fois qu’il est aligné et qu’il a choisi sa cible, c’est comme s’il ne se souciait pas de l’endroit où va la balle. Il va faire confiance à son swing et le laisser partir. »

Bob Rotella

Garder en tête son « Game Plan »

L’idée est de faire une partie de golf avec systématiquement en tête un « Game Plan ». Ça peut être évolué pour les meilleurs (ex : où mettre les mises en jeux, les trajectoires…) ou beaucoup plus simple pour les joueurs intermédiaires (ex : regarder systématiquement la balle, se concentrer sur les cibles…). Bref, il faut avoir deux ou trois éléments à intégrer à ce plan.

Ce qui peut aussi vous aider c’est de suivre ces trois points :

  • Rester présent et gardez votre esprit concentré sur le prochain coup;
  • Eviter les pensées sur la mécanique de votre Swing, telles que le tempo, l’amplitude…Au lieu de cela, efforcez-vous de devenir plus relâché, plus libre et plus confiant
  • Respecter votre routine et suivez votre plan de jeux

Pour finir, pour vous aider a être plus relâché, faite comme les joueurs professionnels lorsqu’ils jouent « à la maison » : ils utilisent rarement une carte de score, à la fin de leur partie, ils se remémorent chaque trou, additionnent les coups et déterminent leur score.

S’entraîner

L'Albatros Golf Performance Center
Un petit « practice » fort sympathique !! (Terre Blanche)

Pour le coup, Bob, n’invente rien. Il explique ce que beaucoup de golfeurs savent : pour progresser, il faut s’entrainer. Mais attention, s’entrainer en focalisant sur la qualité !!

Une fois au practice, vous devez passer 60% (au moins) de votre temps a être dans une « mentalité de confiance ». Ca signifie que vous devez accepter tous vos coups : les bons et les moins bons. Ensuite le reste du temps, vous pouvez le passer en évaluant de façon plus critique vos coups (i.e. mentalité d’entrainement).

Il faut d’ailleurs garder cette « mentalité de confiance » lorsque vous vous échauffez.

Ensuite, il évoque aussi un point que tous les « pros » nous explique. Lorsque vous allez au « Practice » vous devez passer la majorité de votre temps sur l’entrainement des coups entre 0 et 100 mètres. Il va même jusqu’à une certaine exagération, en expliquant que les joueurs devraient s’entrainer aux « chips » tous les jours jusqu’ ‘à en rentrer deux. D’après Bob, ça force les joueurs à penser à rentrer les « chips » plutôt que de les mettre sur le green en direction du trou. Et ça booste la confiance !!! En effet, c’est incroyable de voir comment rentrer des « chips » chaque jour peut persuader un joueur qu’il a un très bon petit jeu !!

Bien sûr, l’autre point abordé par Bob est le « putting ». Il explique que lorsque vous vous entrainez au putting : rentrer les « putts », dans la mesure du possible. Par ce que si vous loupez ces « putts », vos yeux voient ces loupés et votre esprit les enregistre.

Enfin, Bob préconise cette approche intéressante sur les changements dans le « swing ». D’après lui, si vous réalisez des changements nécessaires, il faudrait arrêter de jouer pendant plusieurs semaines pendant que vous travaillez votre swing au practice avec une mentalité d’entrainement. Et lorsque vous serez passé de cette mentalité d’entrainement à la mentalité de confiance, vous serez en mesure de revenir jouer.

Les Rotella’s rules…

A la fin de se livre, il fait une liste de quelque règles pragmatiques:

  • Une personne avec de grands rêves peut réaliser de grandes choses.
  • Les gens deviennent généralement ce qu’ils pensent d’eux-mêmes.
  • Le potentiel de golf dépend principalement de l’attitude, de l’habileté avec les wedges et le putter, et de la façon dont un golfeur pense. Les grands golfeurs sont simplement des gens ordinaires qui pensent bien et font des choses extraordinaires.
  • Le libre arbitre est la plus grande source de force et de puissance d’un golfeur. Choisir comment penser est une décision cruciale.
  • Les golfeurs qui réalisent leur potentiel cultivent généralement les trois D : désir, détermination et discipline ; les trois P : persévérance, patience et pratique ; et les trois C – confiance, concentration et sang-froid (i.e. « cold blood » en anglais).
  • Il n’existe pas de golfeur qui joue au-dessus de ses capacités. Une séquence « chaude » n’est qu’un aperçu du véritable potentiel d’un golfeur.
  • Un golfeur doit s’entraîner puis apprendre à faire confiance à ce qu’il a travaillé.
  • Avant de jouer un coup, un golfeur doit « verrouiller » ses yeux et son esprit sur la plus petite cible possible.
  • Pour scorer de manière régulière, un golfeur doit penser de manière cohérente. Une routine de « pré-shot » solide et cohérente facilite les choses
  • La corrélation entre bien penser et réussir ses coups n’est pas de 100 %. Mais la corrélation entre mal penser et les coups infructueux est beaucoup plus élevée.
  • Les golfeurs doivent apprendre à calmer leur esprit, à rester dans le présent et à se concentrer sur le prochain coup à jouer.
  • La perte de concentration sur quatre à cinq coups par tour fait la différence entre une bonne partie de golf et une mauvaise.
  • Un golfeur doit apprendre à apprécier le processus consistant à s’efforcer d’améliorer le petit jeu.
  • L’attitude fait un excellent putter.
  • Les compétences de frappe de balle s’améliorent, cela devient un plus grand défi d’aimer le putting et le jeu court et de maintenir une attitude positive envers eux.
  • Il est plus important d’être décisif que d’être correct lorsque vous vous préparez à jouer un coup de golf, en particulier un putt.
  • La confiance est cruciale pour un bien jouer au golf. La confiance est simplement l’agrégat des pensées que vous avez sur vous-même.
  • Un golfeur ne peut pas laisser les premiers trous, coups ou putts déterminer ses pensées pour le reste de la partie.
  • Un golfeur doit s’efforcer d’être plus relâché, plus libre et plus confiant à chaque trou. Cela combattra sa tendance à devenir plus stressé, plus prudent et plus incertain.
  • Être prudent et essayer de diriger le balle provoquera probablement un désastre. Les bons golfeurs prennent le contrôle de la balle en sentant qu’ils abandonnent le contrôle.
  • Le golf est un jeu joué par des êtres humains. C’est donc un jeu d’erreurs. Les golfeurs qui réussissent savent comment réagir aux erreurs.
  • Les golfeurs doivent apprendre à aimer le défi lorsqu’ils frappent une balle dans le rough, les arbres ou le sable. Les alternatives – la colère, la peur, les pleurnicheries et la tricherie – ne servent à rien.
  • La patience est une vertu cardinale au golf. Pour s’améliorer, un golfeur doit apprendre la patience dans la pratique et à bien penser.
  • La nuit, un golfeur peut imaginer dans son esprit avoir de grandes attentes. Mais il doit les oublier lorsqu’il se présent sur le premier tee.
  • Au premier tee, un golfeur ne doit attendre que deux choses de lui-même : s’amuser et se concentrer correctement sur chaque coup.
  • Les joueurs avec de bonnes attitudes surveillent constamment leur pensée et se surprennent dès qu’il commence à faiblir.
  • Un bon compétiteur ne se permet jamais de détester intensément un autre joueur. Il pourrait être jumelée avec lui pour un tour important.
  • La qualité de la pratique d’un golfeur est plus importante que la quantité, en particulier pour les meilleurs golfeurs.
  • Si un golfeur choisit de faire une compétition, il doit choisir de croire qu’il peut gagner. Les gagnants et les perdants dans la vie sont complètement autodéterminés, mais seuls les gagnants sont prêts à l’admettre.
  • Le courage est une qualité nécessaire chez tous les champions. Mais un athlète ne peut pas être courageux sans avoir peur.
  • Dans le sport, la mauvaise nouvelle pour le champion actuel est que demain est un nouveau jour, où la compétition recommence à zéro. Mais c’est la bonne nouvelle pour tout le monde.
  • Sur le parcours, les golfeurs doivent avoir la confiance d’un champion. Mais en dehors du parcours, les champions doivent se rappeler qu’ils ne sont pas plus importants que n’importe qui d’autre.

THE GOLFIEST

LEXI

Lexi Thompson réconfortant son caddie juste après son dernier tour lors de l’US Open 2021.

Cette photo m’a donné envie d’en savoir un peu plus sur cette golfeuse et donc de faire cet article.

Pourquoi ? En regardant plus attentivement cette photo, on comprend l’attitude de cette grande championne. Alors qu’elle semblait proche de réaliser son rêve, remporter son Open, l’US Open. Elle a produit un dernier tour bien trop mauvais (75, +4) pour espérer garder la tête et donc pouvoir l’emporter. On imagine alors les moments particulièrement difficiles qu’elle traverse. Malgré cela, elle prend le temps de réconforter son caddie. Une attitude qui en dit long sur la championne qu’elle est.

Qui est Lexi Thompson ?

Lexi en 2016 au LPGA Tour Lotte Championship.

C’est tout simplement la « baby » golfeuse de tous les temps. Elle a battu les records de précocité dans le golf, a 12 ans (en 2007) elle est plus la jeune golfeuse à se qualifier pour l’US Open, elle a gagné la même année sur le American Junior Golf Association, elle est devenue la plus jeune joueuse a gagner sur le Junior PGA Championship. Bref une championne de la précocité dans le golf américain…

Le golf est aussi une belle histoire de famille. En effet, ses deux frères sont aussi des golfeurs professionnels qui évoluent entre le Korn Ferry Tour et le PGA Tour.

Bien évidemment, avec un talent aussi précoce, tu traces ta route. A 14 ans, par exemple (2009), elle se qualifie de nouveau pour l’US Open. Mais cette fois ci elle passe le CUT et finie 34ième… Ensuite, toujours la même année, en passant par les « Monday-qualified » (épreuve de qualification qui se déroule le Lundi et en un seul tour pour pourvoir disputer le tournoi en fin de semaine), elle entre dans le champ de joueuses du Navistar LPGA Classic et termine 27ième à 12 coups de la gagnante, Lorena Ochoa. Bref, elle a gardé son statut d’amateur encore en 2010 pour faire des performances toujours aussi incroyables à son âge.

Elle passe définitivement professionnelle en 2010. Bien évidemment, les contrats de sponsoring pleuvent, Red-Bull et Cobra-PUMA la signe dans la foulée. Même s’il elle n’a pas les pleins droits de jeux sur le LPGA, elle passe par les qualifications. Et, oh surprise, elle se qualifie pour l’US Open et fait un TOP 10!!

Deux semaines plus tard, elle plante un T2 à l’Evian Championship. Bref un début tonitruant chez les professionnelles qui se poursuit avec un palmarès incroyable :

  • 1 majeur,
  • 11 titres sur le LPGA
  • 1 titre sur le LET

Je ne mets pas toutes les places d’honneur ou les TOP 10, ça serait trop long. Une golfeuse professionnelle au palmarès long comme le bras alors qu’elle n’a que 26 ans…

Les pours et les autres…

Lexi Thompson et Paul Drummond, un caddie à temps partiel à Carnoustie, sur son sac cette semaine à l’AIG Women’s Open.

Une précocité et un talent de ce type sont le plus souvent générateurs de « pros et cons ».

1- Une grande présence sur les réseaux sociaux

Beaucoup de gens, reprocherons a Lexi Thompson sa trop grande présence sur les réseaux sociaux. Autant, lui reprocher directement d’être une joueuse de golf professionnelle. En effet, quelle est la sportive ou le sportif professionnel qui n’est pas sur les réseaux sociaux ? Pour communiquer plus directement, construire, améliorer ou défendre son image. Il n’y en a pas beaucoup. Ca fait partie intégrante du travail des sportives/sportifs professionnels.

On pourrait aussi lui reprocher de ne pas partager uniquement des sujets en rapport avec le golf… mais ca lui appartient et c’est sa liberté. Elle a envie de montrer son entrainement, ses exercices, les personnes qu’elle aime, ses voitures … Elle a d’ailleurs donnée une très bonne leçon à tous les « haters » des réseaux sociaux. En 2016, alors qu’elle avait manqué plusieurs CUT de suite.  Ces pauvres gens avait fait des commentaires du genre « Il semble que vous devriez vous concentrer sur votre jeu par rapports à toutes les jolies choses que vous aimez publier » ou encore « Même si elle aime ses fans (ne me répondra pas ou ne me donnera pas d’autographe… ».

La réponse de la championne dans un « post » sur son compte « Instagram »:

« Je signe tous les autographes de mes tournois et prends des photos avec tout le monde, je vais à chaque soirée sponsor. Je m’entraine comme jamais. Mais je ne veux pas que toutes mes publications soit consacrée au golf. Et oui, j’ai eu une mauvaise semaine et peu d’entre vous savent à quoi j’ai eu affaire cette semaine et je ne suis pas parfaite en tant qu’humain. Je ne peux pas bien jouer chaque semaine, s’il vous plait, réalisez-le et commentez quelque chose de positif par ce que ça fait mal et je ne vais pas m’en occuper ».

Lexi Thompson

Tous les sportifs professionnels devraient s’inspirer de cette de réponse.

2 – Trop d’entrainement en salle de gym

Lexi Thompson en couv.

La aussi c’est aussi un faux procès qui est fait à cette championne, pourquoi faire de la « salle » serait bien vu chez tous les golfeurs mâles et pas chez les femmes. Je me demande bien pourquoi. Après, certains diront que ce sont des petites séances. Ah bon, alors joue-la comme cette journaliste et essaye de faire son entrainement, bonne chance !!!

Elle a la gentillesse de partager beaucoup d’exercices qu’un grand nombre de golfeurs devraient réaliser pour avoir moins mal au dos par exemple.

Mais c’est aussi le revers de la médaille pour Lexi puisqu’elle avait aussi un problème d’image de son corps. Ce qu’elle a parfaitement expliqué sur les réseaux sociaux. Ce construire un corps satisfaisant en faisant trop d’exercices de fitness n’était pas suffisant pour s’aimer… 

« En tant que fille, je sais que la confiance en son corps fait partie intégrante de la vie et de ce que nous traversons tous. Vous pensez que vous serez heureux une fois que vous aurez ce certain corps ? Mais le serez-vous vraiment ? Peut-être plus confiant et en le faisant de la bonne manière, c’est comment vous devez vous y prendre. La seule façon pour vous d’être vraiment heureux, c’est de vous aimer d’abord…»

Lexi Thompson

3 – Ce n’est jamais qu’une golfeuse

Lexi en Floride.

Il y a encore beaucoup trop de gens qui font des réflexions déplacées sur le golf féminin. Je crois que ces personnes n’ont jamais joué avec des femmes ou été voire une compétition féminines. Je ne vois que ça.

Mais Lexi Thompson, comme de plus en plus de joueuse, a tendance à se rapprocher des standards du jeux masculin. Lorsque l’on envoie un drive a plus de 328 mètres (drive au LPGA Tour’s Lotte Championship en 2016) ou que l’on bat des joueurs pros masculin c’est que le golf féminin se rapproche des standards masculins.

L’an dernier lors de sa préparation pour la reprise du circuit LPGA, elle a participé (21 juillet 2021) à une compétition d’une « minor ligue » masculine. Elle a été à égalité avec Sunny Kim pendant un certain temps avant que Kim ne fasse un birdie sur le dernier trou…

Lexi et Sunny Kim en juillet 2021.

Mais elle a terminé devant un certain Thomas Levet qui fait 7ième.

Enfin, il n’y a qu’à regarder la progression des dotations sur le LPGA, elles sont toutes en fortes progression et il y a de plus en plus d’entreprises qui veulent sponsoriser ces évènements.

Conclusion

Lexi à la piscine.

Formidable championne mais les Majeurs restent encore des châteaux imprenables : 8 TOP3 dans ces tournois. Il y a de la même façon des joueurs professionnels qui n’ont jamais remporté de Majeur sans que cela déclenche des procès d’intention.

Lexi Thompson a souvent manqué des opportunités en Majeurs, mais c’est en étant dans ces positions que l’on s’impose. Combien de TOP3, Jack Niclaus à fait en majeur ?

Bref il reste du temps à cette championne.

THE GOLFIEST

Alors ça WHOOP ?

LE WHOOP, son nécessaire de chargement, des bracelet supplémentaire et sa house de transport.

Après presqu’un an d’utilisation du bracelet, Whoop (suivi d’activité), nous avons décidé de vous faire un retour sur son utilisation. Golfeurs passionnés nous avions été interpellé par ces bracelets portés par de nombreux golfeurs professionnels des différents Tours. Après une petite investigation, nous avons franchi le pas, constatant que ce bracelet semblait apporter plusieurs avantages.

Le produit…

On va pas revenir en détail sur le bracelet que nous avions présenté il y a déjà quelque mois (cf. article ici). Mais, il faut retenir qu’il permet principalement de :

  • suivre ses activités physiques (pratiquement toutes y compris la sieste et la méditation) notamment en monitorant votre fréquence cardiaque et l’effort généré ;
  • suivre sa capacité de récupération (suite à ses activités) grâce à la mesure de différents paramètres.

Il repose sur un « business plan » très malin, un abonnement mensuel (ou annuel) de traitement de vos données pour vous restituer tous les résultats. Ainsi, on te « donne » le premier bracelet (avec le nécessaire pour le charger) et l’application à télécharger. Tous cela, s’accompagne d’un merchandising complémentaire pour te vendre des bracelet de différentes couleurs, des batteries de rechange…

Et sinon, ca marche…

Comme la aussi déjà évoqué, les débuts de l’utilisation (octobre 2019) ont été compliqués, le bracelet ne se synchronisait pas avec l’application, il ne détectait pas les activités ou le sommeil… Bref, nous avons retourné deux bracelets aux SAV avant d’en avoir un qui marche.

Il faut aussi savoir que ce bracelet doit être connecté en permanence, via « Bluetooth », à votre téléphone. Sinon, il sera complètement perdu et incapable de traiter correctement vos données. C’est un risque que certain ne souhaiterons pas prendre.

Le suivi des activités

La mesure de l’effort (« Day Strain ») du Whoop repose essentiellement l’évaluation de la contrainte subit par votre système cardiovasculaire en mesurant notamment votre fréquence cardiaque. C’est là, que des phénomènes inexpliqués (à notre niveau) ont été constatés:

  • la mesure de la fréquence cardiaque sur certains efforts était très différentes (15 à 20 pulsations d’écart) par rapport à ce qui était constaté sur une montre de sport classique (ex: Polar M420). Ce phénomène assez surprenant a été constaté plusieurs fois et régulièrement dans le temps. Cet écart était surtout constaté lors d’efforts importants. Un fois le pic passé, les mesures redevenaient plus cohérentes.

Ensuite, le « Day Strain » est spécifique à chaque individu. Vous pouvez faire le même effort sur la même durée, vous n’aurez pas le même résultat. Ca dépend clairement de votre physionomie.

Enfin, le bracelet détecte correctement les activités physiques. Il vous suffit ensuite de sélectionner l’activité correspondante et l’application vous calculera pratiquement automatiquement votre « Day Strain ».

La mesure de la récupération

C’est là, que le Whoop fait la différence avec les autres bracelets. En effet, il détermine votre capacité de récupération. Par conséquent, vous savez quel niveau d’effort vous pouvez produire pour rester en forme.

Comment mesure-t-il la capacité de récupération ?

Il le mesure à l’aide de 3 paramètres :

  • RHR (Resting Heart Rate): c’est la mesure de votre rythme cardiaque lorsque vous êtes au repos;
  • HRV (Heart Rate Variability): c’est la mesure de la différence de temps entre les battements cardiaque successif au cours de votre dernière période de sommeil;
  • Heures de sommeil: le Whoop mesure la qualité de votre sommeil selon un algorithme qui lui est propre.

Ces trois paramètres rendent la mesure de la dite récupération (i.e. « Recovery ») un peu technique et obscure. En effet, Whoop n’explique pas en détail comment il donne son résultat (en %) de votre récupération. Ce paramètre est calculé à l’issue de votre nuit de sommeil. Nous avons par exemple constaté:

  • une correcte correspondance entre un état de fatigue et le faible pourcentage de la mesure du « Recovery » (i.e. entre 10 et 30%), ce qui est rassurant;
  • mais nous avons aussi constaté des réveils difficiles alors que le « Recovery » était a un très bon score (i.e. entre 80 et 95%), ce qui nous interrogé. Nous n’avons pas d’explication particulière ;
  • enfin, après des nuits particulièrement agitées et donc pas vraiment reposantes, la capacité de récupération calculée était très bonne…

Il semble aussi, mais la nous n’avons pas suffisamment d’éléments pour le démontrer, que le « Recovery » soit très lié à la mesure du « HRV ». Si ce paramètre n’est pas dans vos valeurs moyennes, alors le « Recovery » est quasi systématiquement mauvais. Mais là encore, impossible d’avoir des informations plus précise de Whoop.

Bref, nous somme assez dubitatif sur la véracité de ce paramètre calculé. En effet, régulièrement, nous avons constaté des incohérences entre notre état de forme (ressenti) au réveil et le « Recovery » affiché par l’application. Après notre évaluation est quasi empirique et ne s’appuie sur aucune mesure scientifique.

L’éffet COVID ….

Ce qui a accentué la popularité du Whoop, c’est le PGA Tour!!! Pourquoi ?

A cause de Nick Watney, qui comme un grand nombre de joueurs du Tour a un Whoop.

Le 19 juin dernier, lors du tournoi RBC Heritage, le joueur est testé au COVID comme cela est prévu par le protocole du PGA Tour. Il sera positif donc obligé de déclarer forfait et se mettre à l’isolement comme prévu par le même protocole.

Rétrospectivement, lorsque Nick Watney a regardé les donnés collectées par son Whoop, il a observé une forte augmentation du paramètre « HRV ». En effet, son « HRV » habituel est compris entre 13 et 14, alors que quelque jours avant d’être testé positif au COVID-19 ce paramètre est monté à 16 puis 18.

D’après Whoop, ce phénomène avait déjà été observé sur différentes personnes (environ 200) avant qu’elles ne soient testées positive au COVID-19. Bingo pour Whoop, qui saisit l’opportunité et indique qu’ils sont capable de détecter le virus en analysant vos données…

Résultats, Whoop distribue 1000 bracelets à tous les joueurs, caddies et staff du PGA Tour ainsi qu’aux joueuses du LGA Tour. L’effet est immédiat, les joueurs prennent la balle au bon et relaie le message sur les réseaux sociaux…

TWEET de Ian Poulter sur le WHOOP…

Le « buzz » est direct mais l’analyse qui démontre le phénomène n’est pas vraiment scientifique. Certes de nombreux témoignage de différents athlètes et d’anonyme ayant contracté le COVID-19 ont observé ce phénomène mais ce n’est pas suffisant.

Conclusion

Le « branding » de ce bracelet n’a pas encore d’équivalent sur le marché. Il s’appuie notamment sur les relais de plusieurs sportifs de haut niveaux ou de personnalités publiques. Ca marche. Par ailleurs la société lève régulièrement des fonds auprès des investisseurs, la dernière plus de 100M€.

Excepté, les débuts difficile avec le WHOOP, nous n’avons rien à reprocher au bracelet qui fonctionne correctement et a un design discret. Les esthètes pourront même choisir des bracelets de différents coloris associés à leur tenu. Cependant, il est dommage que l’application « SmartPhone » associée soit uniquement en anglais, c’est bien le seul reproche que l’on peut lui faire car elle est particulièrement bien faite et opérationnelle.

Maintenant, les mesures nous ont laissé parfois un peu dubitatif. Par exemple la fréquence cardiaque ne semblait pas toujours exact. Ce qui semble être le cas de nombreux autres bracelets. Ensuite, la détermination du « Recovery » ne nous a pas convaincu. Certes notre analyse repose sur la comparaison d’un ressenti avec une valeur calculée. Mais nous nous connaissons suffisamment bien pour savoir quelle est notre état de forme. Enfin, le prix de l’abonnement n’est pas neutre, 30€ par mois sans compter les éventuelles promotions.

Vous avez suffisamment d’élément pour vous déterminer. J’espère que vous serez faire le bon choix.

THE GOLFIEST

Drôle de reprise chez les pros…

Le PGA Tour en mode désinfection.

Après une mise à pied de plusieurs mois en raison du COVID-19, le golf professionnel est de retour cette semaine. Ça commence avec le PGA Tour au Charles Schwab Challenge qui s’annonce comme une expérience incomparable. Les responsables du PGA Tour se sont donnés beaucoup de mal pour réinventer ce que cela signifie d’organiser un tournoi de golf sûr pour toutes les personnes impliquées, et le Colonial Country Club de Fort Worth est la première tentative de mettre en œuvre leur plan pour un événement à échelle réduite. Il n’y a pas de FANS mais beaucoup de stations de désinfection, alors que les joueurs, les cadets et les bénévoles entrent dans ce nouveau monde …

PGA Tour, la reprise… sans spectateur !!

C’est pas du tout la même ambiance sans spectateur…

Pour la première fois en un peu moins de trois mois, le PGA Tour, est donc de retour au légendaire Colonial Country Club de Forth Worth, au Texas. La maison de Ben Hogan et la veste à carreaux accueillent le retour du golf avec un champ de joueurs impressionnant (16 des 20 meilleurs mondiaux) le tout bien sur télévisé mais sans spectateur. Ensuite suivront quatre autres tournois sans spectateur :

  • RBC Heritage du 18 au 21 juin
  • Travelers Championship du 25 au 28 juin
  • Rocket Mortgage Classic du 2 au 5 juillet
  • Un tournoi a définir du 9 au 12 juillet par le PGA Tour

En effet les tournois RBC Canadian Open (remporté par Rory en 2019), le John Deer Classic (remporté par Dylan Fritteli) et le Barbasol Championship (remporté par Jim Herman) sont tous les trois annulés.

La reprise AVEC spectateur se fera, normalement lors du tournoi de Jack Nicklaus « The Memorial Tournament » du 16 au 19 Juillet.

Une sensation d’assister à un « round » d’entrainement

Lorsque le PGA Tour revient cette semaine c’est sans FAN dans les cordes…. et il en sera ainsi pour les cinq prochains événements. Pour ces cinq premiers événements du redémarrage, les golfeurs s’affronteront dans une atmosphère indéniablement différente. Il n’y aura pas d’applaudissements après une approche au mat ou des gémissement pour une mauvaise. La bande originale du son du jeu sera muette.

Le manque de bruit a le potentiel de donner aux tournois une sensation de bibliothèque pour ceux qui regardent à la télévision, mais cela pourrait également influencer la façon dont les joueurs gèrent leur parcours. Par exemple, lors de coups d’approche à l’aveugle vers des greens, les professionnels du tour comptent souvent sur la réaction de la foule pour déterminer à quel point un coup est bon. Et lors des derniers tours, le bruit de la foule peut être particulièrement instructif pour les joueurs en lice… Si vous entendez un grand rugissement, vous savez que le danger se rapproche. Le manque de FAN pourrait également influencer les joueurs dans leur vision de la perspective. Les golfeurs sont habitués aux tournois avec des FAN bordant les fairways et les tribunes encadrant les greens. Ce ne sera pas le cas pendant au moins quelques semaines et cela pourrait avoir un un impact direct sur le jeu :

  • Plus de balle perdue : Brooks Koepka, sans filtre, a déclaré dans le podcast de « Pardon My Take » (avril 2020) la façon dont un tournoi sans FANS se déroulerait : « De temps en temps, nous frappons des balles immondes et les FANS vous aident en quelque sorte à les trouver. Je veux dire les gars vont perdre des balles à cause de ça ». En effet, dans des circonstances normales chaque joueur a le luxe d »avoir des FANS (et les marshals) pour  rechercher sa balle. Si vous jouez dans un groupe de stars, le nombre de chercheurs se comptent par centaines. Et si vous êtes dans le groupe de Tiger, des milliers. Les spectateurs de chaque côté de l’aire d’atterrissage près du « fairway » voient généralement un balle dans les airs, la regardent atterrir puis la localisent. Sans eux, les joueurs devront regarder plus attentivement, ce qui n’est pas toujours facile lorsque votre balles atterrit à plus de 300 mètres. Il y aura donc plus de balle provisoires jouez et vous verrez plus de balles perdues. La limite de 3 minutes pour rechercher une balle sera très importante.
  • Des lies difficiles dans le rough : un autre avantage d’avoir des FANS qui tapissent les fairway est leur circulation piétonne, qui sert à aplanir le terrain et donne de meilleur lie aux joueurs. Si vous avez besoin de preuves, regardez la dernière manche de Tiger du PGA 2018 à Bellerive, ou le rough était important… jusqu’à ce que les FANS le neutralisent. Woods a touché 0 fairway sur 7 sur les neuf premier trous et a scoré à -3. Ce qui n’aurait tous simplement pas été possible sur le même parcours un Lundi quand le rough était encore présent.
  • Plus de grande tribune : pour la plupart des amateurs, louper en longueur derrière le green est la meilleur façon d’alourdir sa carte. En effet, la balle passe largement le green et se retrouve dans une position difficile. Vous êtes alors forcé de faire un une approche difficile. … Alors que sur le PGA Tour, si votre coups est trop long – ou à gauche ou a droite – il termine souvent en touchant une tribune, ce qui vous donne un « free drop ». Ces tribunes agissent essentiellement comme des « bumper » géants…  Que les joueurs utilisent intentionnellement ou non les tribunes, le fait qu’elles ne seront pas en place lors des premiers tournois  pourrait avoir une véritable impact sur la stratégie. Comme le dit Jim Furick qui a un peu d’expérience sur le circuit PGA « Il y a beaucoup de green sur le PGA Tour pour lesquels je ne sais pas dire ce qu’il y a derrière parce que généralement il y a des tribune à ces emplacements chaque année que nous les jouons. »

Et l’European Tour…

Alors que l’European Tour n’a pas encore repris, le calcul du classement mondial lui a repris… en mettant de côté les européens… ce qui a eu pour conséquence d’en fâcher certains… ce que l’on comprend complètement étant donné l’importance de ce classement notamment pour accéder à des tournois plus importants. Petit florilège de plainte :

Reaction de M. Fitzpatrick
Réaction de L.Westwood
Réaction de M.Lorenzo-Vera

L’European Tour recommencera a l’image de son grand frère sans public dans un premier temps… mais surtout par six tournois aux UK. Tous ces tournois seront soumis à des protocoles de sécurités et à des nombreux test définis dans la stratégie de santé du complète du Tour qui continuera d’évoluer, conformément aux différentes directives du gouvernement britannique.

Le premier tournoi du « UK Swing est le Betfred British Masters organisé par Lee Westwood, qui se jouera à Close House, près de Newcastle dans le nord-est de l’Angleterre, du mercredi 22 juillet au samedi 25 juillet – une semaine plus tôt que l’origine prévu. Il sera suivi de l’Open d’Anglais au Marriott Forest of Arden et du Championnat d’Angleterre au Marriott Hanbury Manor, avant que le Celtic Manor Resort de Newport accueille des tournois consécutifs de l’European Tour – le Celtic Classic et le Wales Open. Il s’agit d’un retour en temps opportun dans la station balnéaire du sud du Pays de Galles, car cette année marque également le dixième anniversaire de la victoire spectaculaire de l’Europe contre les États-Unis lors de la Ryder Cup 2010 au même endroit.

Le Swing britannique conclura ensuite avec le Championnat du Royaume-Uni au Belfry, un autre lieu riche de l’histoire de la Ryder Cup, ayant accueilli quatre compétitions avec une Europe triomphant en deux (1985 et 2002), les États-Unis ayant remporté en 1993, avec le match de 1989 se terminant par une égalité 14-14.

The UK Swing

Les détails des tournois ultérieurs sur la tournée européenne de septembre à novembre seront annoncés plus tard….
Cependant, la série Rolex; l’Aberdeen Standard Investments Scottish Open au Renaissance Club se déroulera désormais du 8 au 11 octobre et le BMW PGA Championship au Wentworth Club se déroulera la semaine suivante, du 15 au 18 octobre.
Il y a également de nouvelles dates pour les deux derniers tournois de l’année. Le Nedbank Golf Challenge organisé par Gary Player est maintenant programmé du 3 au 6 décembre au Gary Player Country Club de Sun City, et le championnat DP World Tour de fin de saison, à Dubaï, aura lieu du 10 au 13 décembre au Jumeirah Golf Estates, où sera couronné le Champion de la Race to Dubai 2020.

Et les caddies dans tout ça…

Todd Montoya caddie de Brian Stuard sur le PGA Tour

Cela concerne, pour l’instant les tours américains (PGA Tour et Korn Ferry Tour), qui demandent aux cadets de changer leur façon de travailler, de garder leurs distances avec les autres, d’utiliser généreusement les trois paquets de lingettes désinfectantes que le tournoi leur a fournis dans le genre de sac cadeau le plus étrange.

Mais le feront-ils? Il n’y a pas de règle en soi, donc il n’y a rien à appliquer. Comme l’a dit un cadet: «Y a-t-il une pénalité de coup?»

C’est tout nouveau et différent pour les caddies comme John Curtis, qui travaille pour Dylan Frittelli. Le Tour a envoyé un texte mercredi matin aux joueurs, leur rappelant ainsi qu’à leurs cadets de pratiquer la distanciation sociale, d’éviter les contacts physiques, de nettoyer les clubs et les râteaux de bunker et même les sacs de golf. Les High fives? Très peu recommandé. Curtis n’a pas serré de main depuis son retour d’Afrique du Sud pour retourner travailler chez Colonial.

« Je n’ai pas touché de drapeau toute la semaine », a expliqué Curtis.

Les habitudes sont difficiles à changer, et les cadets en ont beaucoup. Tim Tucker et Bryson DeChambeau doivent soudainement décider qui touche les clubs. Paul Tesori et Webb Simpson doivent maintenant déterminer qui va chercher une nouvelle balle. Qui feuillette le livre des métrages – Harry Diamond ou Rory McIlroy?

Jamais la relation cadet-joueur n’a été aussi compliquée dans un sens aussi humain. « Je sens que je veux respecter la distance de tout le monde », a déclaré Geno Bonnalie, le caddie de Joel Dahmen. «Je veux que le golf reste. Si cela signifie aller trop loin par précaution… »

Conclusion

De la même façon les autres Tours comme le Korn-Ferry Tour, ou le Challenge Tour (6 tournois annulés ou reportés) ont été particulièrement impactés. Le Korn-Ferry Tour à repris en même temps que le PGA Tour. Le Challenge reprendra lui en Juillet avec l’Euram Bank Open du 16 au 19 juillet.

Au delà des différentes approches de reprise, souvent liés à l’aspect économique, on peut se demander comment les Tours vont passer l’épreuve du COVID-19. En effet, cette crise sanitaire impact très fortement l’économie. Il est aujourd’hui très difficile de faire des prévisions fiables. Par conséquent, les différents Tours professionnels de golf risquent d’être impactés plus ou moins fortement.

Comment ressortira l’European Tour de cette crise ? Est ce que le PGA Tour sera toujours aussi flamboyant ? A suivre…

THE GOLFIEST