La Ryder Cup 2018 a été une véritable réussite MONDIALE, nous ne reviendrons pas là dessus, la « Planète Golf » est unanime à ce sujet. Cet événement majeur pour le golf Français et Européen a constitué un levier important pour notre sport en France. Il faudra aussi, à moyen terme, compter sur les Jeux Olympique de 2024. Mais l’ambiance risque d’être sacrément moins euphorique…
Seulement, cette euphorie générale a été de courte durée. En effet, même si c’était déjà plus ou moins dans les tuyaux, l’Open de France a été dégagé manu-militari des « Rolex Series ». La cause principale est le retrait précipité du fameux sponsor Chinois (HNA). Ce même sponsor chinois avait été amené par Keith Pelley le patron de l’European Tour… qui n’a pas pris la peine de prévenir en amont les différentes instances françaises… La classe !!
Enfin, les mauvaises nouvelles ont continué avec les très mauvais résultats des jeunes dans les épreuves mondiales: aucun français dans l’équipe de Junior Ryder Cup, 38ème au dernier Championnats du Monde chez les garçons et 20ème chez les filles…
On peut donc légitiment se demander, quel est le projet de la Fédération Française de Golf pour réussir au plus haut niveau ? Quels ont été les moyens mis en place par cette fédération ? Qu’attend la Fédération pour intégrer ses anciens champions et les utiliser de la meilleur façon ? Existe-t-il des initiatives similaires dans les autres Fédérations ?
Le projet fédéral 2017-2020 : la réussite sportive au plus haut niveau…
Le projet fédéral de l’équipe (de la fédération) en place pour la période 2017-2020 sur le haut niveau est présenté de la façon suivante (source site de la FFG) :
« À l’issue d’une Olympiade qui a connu d’excellents résultats amateurs (en individuel et en équipe) et professionnels, notre objectif est de renforcer la qualité de notre filière sportive, en particulier lors de la période de transition amateur-professionnel.
De l’école de golf au plus haut niveau, le but est de former des joueuses et joueurs professionnels, intégrant le top 50 mondial, que la France soit représentée, avec un potentiel de médailles, aux Jeux Olympiques de 2020 à Tokyo et d’avoir au moins 1 sélectionné(e) lors des prochaines éditions de Ryder Cup et de Solheim Cup.
Avec les Ligues et Comités Départementaux, apporter notre soutien aux clubs qui mènent une politique en faveur des jeunes avec des supports et outils pédagogiques améliorant le fonctionnement de l’école de golf.
> Poursuivre les formations à l’entraînement et au coaching de la filière sportive.
> Continuer de s’appuyer sur les pôles pour fixer les standards de l’entraînement de haut niveau et aider l’ensemble des acteurs engagés dans la démarche de la performance.
> Aider et assister les nouveaux professionnels dans leur transition amateur-pro et dans la réalisation de leurs objectifs professionnels.
> Poursuivre le développement de la relation avec PGA France afin d’atteindre ces objectif partagés. »
Au delà de la formation des entraîneurs de haut niveau et de la mise en place de structures spécifiques dans les clubs, les résultats sont clairement pas bons :
- Aucun français dans le Top 50 mondial (le premier français est Alexander Levy 97ème );
- Aucunes française dans le Top 50 mondiale;
- Aucun sélectionné français en Ryder-Cup ;
- On aura peut-être une bonne surprise pour la prochaine Solheim Cup du 13 au 15 septembre 2019 à Gleneagles en Eécosse…
Sur les éléments tangibles et mesurables, les objectifs ne sont pas atteints !!
Alors bien sur, il reste du temps jusqu’à la fin de la mandature de l’équipe en place (2020) et les résultats des quelques ovnis français (Boutier, Klatten, Levy, Verra, Dubuisson…) sont les arbres qui cachent le désert de performance au plus au niveau mondiale….
Les structures en place et les efforts de la FFG
Les personnes en charges du haut niveau sont clairement identifiées (de ce que l’on en comprend) dans l’organigramme de la Fédération Française de Golf. En effet, le Directeur Exécutif Christophe Muniesa est en fait le DTN (Directeur Technique de la fédération) de la fédération. Par conséquent, il est responsable de l’organisation sportive amateur et professionnel ainsi que de la filière haut niveau. Il est aidé dans cette mission par Maitena ALSUGREN (future capitaine de la Solhein Cup en 2019), la DTN adjointe. Ces DTN supervisent une organisation complexe qui va du Medecin Féderal aux Entraineurs Nationaux (ex: Olivier Léglise) en passant par les différents pôles « Haut Niveau » sur le territoire ou encore la structuration sportive territoriale…. Ces équipes sont en charges de la détection et de la formation des futures élites golfiques françaises, qui avant de passer professionnels devront s’aguerrir dans la filière amateur mondiale.
Au vu du nombre de français et françaises sur les différents Tour (sur les saisons 2016 – 2018) on ne peut pas dire que cette structure soit inefficace, surtout par rapport aux nombres de licenciés. Cependant, on peut s’inquiéter au vu des résultats récents chez les jeunes…
Ensuite la fédération a essayé de mettre en place un programme pour envoyer les jeunes espoirs dans les universités américaines. Malheureusement, cette initiative pour plusieurs raisons (principalement budgétaire) n’a pas fait long feu. Pour autant, les espoirs français peuvent rejoindre les universités américaines directement après leur Bac ou juste après avoir rejoint les Pôles France adulte.
Dans les deux cas, les frais de scolarité seront à leur charges ou financés via une bourse américaine. A ce jour, il y a une cinquantaine (53 garcons) de français qui sont scolarisés dans les universités américaines pour apprendre à devenir de meilleurs golfeurs. Cependant, pour eux, rien n’est joué. En effet, il sont en formation et n’ont encore rejoint aucun circuit professionnel !
Enfin, s’il on veut des champions, il faut aussi jouer sur l’effet volume. La fédération l’a bien compris, en développant les petites structures golfiques (9 trous, Pitch and Putt) à travers le pays en s’inspirant bien sur de nos « amis » les anglais… On sait de source sûre que l’effet ne s’est pas fait attendre, puisque environ 40 000 nouveaux golfeurs sont arrivés via ses nouvelles structures !!!
Bref, des efforts sont réalisés dans pas mal de domaines mais pour l’instant, si l’on puis dire, la quantité prévaut sur la qualité. Plusieurs responsables de la fédération française expliquent cela, notamment par une nécessaire maturité pour devenir un grand champion de golf. L’exemple qui revient le plus souvent est l’anglais Justin Rose. En effet, il a mit environ dix ans a gagner son premier titre Majeur (US OPEN 2013). Cependant, Justin Rose à gagné des titres, rapidement après être passé professionnel (1998) sur plusieurs Tours différents…
Qu’attendons nous pour utiliser les Gwladys et Thomas qui savent gagner ?!?
Alors, oui, la maturité est nécessaire pour s’imposer dans les épreuves Majeurs du golf mondial. Mais ne pourrait-on pas faire en sorte d’accélérer cette maturité chez certains des jeunes et moins jeunes ? Par exemple, en utilisant les connaissances de nos anciens champions ? Avant qu’elles ne soient utilisées par d’autres …
Pourquoi utiliser les anciens champions :
- Pour leurs connaissances des différents circuits, ces deux anciens champions Français ont bourlingué sur un grand nombre de circuits mondiaux, ils sont donc à même de conseiller les espoirs français sur la façon de gérer, de planifier, de s’organiser sur ces circuits, pour être dans les meilleurs conditions de gagner… Mais aussi comment, se comporter et s’organiser lors des semaines sur le circuit lorsque l’on est loin de sa base. Tous cela compte énormément dans la mise en condition du golfeur de haut niveau qui arrivera dans de bien meilleurs disposition pour gagner ;
- Pour transmette leur idées sur la préparation, l’entrainement, la stratégie… bref trouver les clés et aussi les bonnes personnes pour constituer leur « staff » autours des joueurs (entraîneur, préparateur physique, mental…). En effet, on sait qu’aujourd’hui, tous les joueurs sont excellents, ce qui fait la différence c’est le « staffing »;
- Pour leurs transmettre la « gagne ». Ces deux champions ont les palmarès les plus étoffés du golfs français, ils connaissent donc les petites choses qu’il faut avoir, sentir, rajouter pour gagner !!
Pourquoi ne pas utiliser ces anciens champions :
- Nous ne voyons pas de raisons logiques sauf bien sur pour des raisons politiques… Mais là, il y a urgence !
Et sinon, dans les autres fédérations, comment ca se passe ?
La Fédération Française de Basket-Ball
Depuis Octobre 2018, le petit Boris Diaw était resté en contact avec la FFBB afin de définir un rôle et des missions qu’il pourrait accomplir au service de l’Équipe de France et de la fédération…Finalement, l’ancien capitaine des Bleus deviendra Manager General adjoint, au côté de Patrick Beesley, à compter de janvier 2019.
Son rôle sera de « Il sera en charge des relations avec les joueurs du Team France Basket et leurs clubs respectifs, notamment en NBA et en Euroleague. Il poursuivra la mise en œuvre des relations avec la NCAA et les universités américaines. Il interviendra également au Centre Fédéral (CFBB) à l’Insep. » (source FFBB).
Tiens ça pourrait être un rôle pour Thomas Levet et Gwladys Nocera au sein de la Fédération Française de Golf !! Comme par exemple superviser les jeunes qui sont dans les différentes universités américaines…
La Fédération Française de Tennis
La mission de l’ancien joueur est simple (après il lui faudra un sacré optimisme…), « il doit faire soulever au français les plus prestigieux trophées » (source la FFT)…
Thierry Champion, l’ancien joueur professionnel et entraîneur de plusieurs joueurs français a intégré le giron de la Fédération Française de Tennis (FFT) depuis octobre 2018. Il occupe le poste de Directeur du Pôle Haut niveau de la FFT. Selon un communiqué de la FFT, Champion devra « créer les conditions qui permettront à l’élite des joueuses et joueurs français de soulever les plus prestigieux trophées.»
La tâche est conséquente tant le tennis tricolore accumule ces dernier mois les mauvais résultats. Chez les hommes, plus aucun joueur n’appartient au TOP 15… Ca vous rappel quelque chose…
Bernard Giudicelli, le président de la FFT se dit ravi de son choix. « Recruter Thierry Champion, c’est faire le choix de la compétence, de l’expérience, de la performance et du partage, explique-t-il. Ses années sur le circuit en tant que joueur et entraîneur, son regard sur l’évolution du jeu et des exigences du circuit professionnel le désignaient tout naturellement pour accompagner le projet fédéral « Agir et Gagner » et permettre à nos meilleurs jeunes d’accéder au Top 100 mondial puis de s’épanouir pour rivaliser avec les tout meilleurs. C’est une chance pour notre fédération que Thierry ait accepté cette belle mission. » (source FFT)
Pour conclure
Au vu des exemples ci-dessus, il serait vraiment trop idiot de la part de la Fédération Française de Golf de se passer de ces deux superbes « actifs » du Golf Français, Thomas Levet et Gwladys Nocera. Ils sont peu nombreux à avoir atteint un tel niveau et a être encore crédible dans le monde du golf actuel.
Il faut les intégrer dans cette fédération, et rapidement, pour qu’ils diffusent cette culture du professionnalisme et de la gagne à tous les niveaux. Ainsi, les jeunes espoirs français pourront s’appuyer et s’inspirer de fortes personnalités qui connaissent particulièrement bien le monde du golf professionnel !!!
The Golfiest