Pourquoi Jim Mackay est l’un des meilleurs caddies au monde encore en activité?

« Bones » à nouveau sur le sac d’un grand joueur

Tout le monde, reconnait facilement ce grand échalas, caddie pendant quasi une décennie du talentueux gaucher Phil Mickelson. Toujours avenant et souriant, il a participé à la construction du palmarès de ce génie de gaucher. Grace aux progrès des réalisateurs, plus d’une fois, nous avons été témoin de leurs échanges et de cette nécessité d’avoir une véritable réflexion avant chaque coup. Bref, tous golfeurs professionnels qui souhaitent performer se doit d’avoir un copilote de qualité pour gagner. C’est en suivant certaines de ces interventions médiatiques (pour NBC Sport) auxquels il a participé, que j’ai voulu en savoir plus sur cet homme de l’ombre.

Qui est véritablement « Bones » ?

Enfant sans le sou, mais vivant en Floride, c’est ce qui va le pousser vers une pratique assidue du golf. La petite ville de « New Sympa Beach » bénéficie d’un golf municipal (9 trous – désigné par Donald Ross), il va y jouer 364 jours sur 365. Il est pris. La Floride, étant déjà sans doute, l’état avec le plus de golfeur professionnel au mètre carré ; il ne faudra pas bien longtemps au jeune Jim pour s’identifier à l’un d’eux et s’imaginer évoluer vers ce métier.

La suite assez logique, d’un jeune golfeur américain, est d’intégrer un « College » (établissement d’ enseignement supérieur) en Géorgie (Colombus College) et de jouer dans les équipes de golf de celui-ci. Mais, il le reconnait lui-même, il se rend compte assez rapidement qu’il est incroyablement médiocre. Son seul fait d’arme, qu’il raconte en rigolant, est d’avoir joué dix-huit trous devant le grand Jack Nicklaus. En effet, celui-ci était venu voir son fils jouer, qui participait à un match d’équipe contre Jim Mackay.

Après avoir caddié, lors une compétition, pour un premier professionnel floridien, il hésite entre se lancer dans cette voie ou de façon plus classique intégrer un banque. L’hésitation ne va pas durer longtemps. Travaillant de temps en temps au « pro-shop » d’un golf Georgien (Colombus Green Island Club), il fait la connaissance d’un certain Larry Myze. Il l’aide notamment, lors de ses séances d’entrainement, à ramasser ses balles. En 1990, il renonce à sa carrière de guichetier dans une banque du coin et devient officiellement le caddie de Larry Myze. Il est alors un vrai débutant dans le métier. Ce qui ne l’empêche pas, lors de sa première année, de caddier son champion sur des parcours mythiques comme : Augusta, Cypress Point et St Andrew. Et de finir, quinzième de la « money list » !!!

Comment caddeyer le gaucher le plus brillant de sa génération?

Jim Mackay et son gaucher de patron à la grande époque (The Open 2013)

Après deux ans de loyaux services auprès de Larry Myze, il va caddier un certain Scott Simpson (US Open 1987). Dès le premiers jours de leur collaboration, son nouveau patron (un « gentleman »), lui indique que s’il a une opportunité de travailler avec un meilleur golfeur, qu’il n’hésite pas. Une autre époque !!!

La rencontre avec l’élu ne va pas tarder. Alors, que Jim Mackay est maintenant pleinement investit dans sa mission golfique, il suit bien évidement les exploits universitaires d’un certain Phil Mickelson. Alors qu’il est en Arizona, pour le Phoenix Open, et qu’il profite d’un temps libre, il aperçoit un gaucher sur le practice du « College » de l’Arizon State. Il n’a aucun doute et décide d’aller voir de plus près le jeune Mickelson. Il comprend immédiatement qu’il va performer rapidement chez les professionnels. Il a tous juste 21 ans, mais semble née avec des club dans les mains (à l’image de Seve). Sa vitesse, son jeu de wedge… tous ne fait que confirmer sa future éclosion.

Impressionner par cette premier « mise en bouche », Jim Mackay continue a caddier Scott Simpson. C’est ainsi que lors d’un tournoi du PGA Tour, le manager de Phil Mickelson rentre en contact avec lui pour lui demander conseil au sujet du prochain caddie de Mickelson qui va bientôt passer professionnel. Jim Mackay, s’exécute et lui transmet une liste de noms de caddies qui pourrait l’intéresser. Quelques semaines après, Jim Mackay est a nouveau contacté par l’équipe de Mickelson. Non pas pour le remercier des conseils mais pour lui proposer le job.

La première réaction de Jim Mackay, contrairement à ce que l’on pourrait penser n’est pas de se réjouir. Mais plutôt d’être assez inquiet puisqu’être caddie de joueurs de se calibre est aussi de prendre conscience qu’à un moment il changera de caddie… L’histoire démontrera l’inverse. Finalement, Jim Mackay accepte l’offre en se donnant comme objectif de participer à au moins une Ryder Cup. En effet, pour lui, c’est la Compétion !!

La suite…

« Bones » au micro !!

Après une dizaine d’année (en fait onze) à porter le sac et conseiller Phil le « génie torturé », ils annoncent d’un commun accord leur séparation en juin 2017. Quelques temps après, Bones, rejoint les équipes de la NBC comme commentateur. Cette période sera du pain bénie pour les fans de golf qui vont profiter de ses commentaires et avis d’une précision diabolique. En effet, assez rapidement, un grand nombre de spectateurs se focalisent sur les parties (souvent de stars) qu’il commentera.

Mais, bien qu’adorant son nouveau rôle chez NBC, il reviendra faire des piges, notamment pour Matthew Fitzpatrick et Justin Thomas. Avant que Justin Thomas, ne le fasse revenir complètement et l’embauche comme caddie officiel en remplacement de Jimmy Jonhson (Caddie Hall of Fame) qui avait décidé de poursuivre d’autres aventures.

Et sinon, comment son ses performances par rapport aux autres caddies?

Stevy Williams avec le GOAT at Bay Hill (Orlando 2011)

La performance golfique, chez les professionnels, se mesure par le nombre de titre majeur. En ce qui concerne les caddies, c’est la même chose puisqu’ils sont là pour aider leur champions. C’est ainsi, que sans grand suspens, le meilleur caddie (mais qui n’est plus vraiment en activité) est Steve Williams avec 14 majeurs dont 13 glanés avec son premier patron Tiger puis un petit dernier avec le Masters d’Adam Scott. A la seconde place arrive, Jim Mackay qui a remporté 5 majeurs (2005 PGA ; 2004, 2006 et 2020 Masters ; 2013 British Open) avec son gaucher.

Ensuite, il y a d’autres caddies performants mais qui ne pas tous en activités comme :

  • Alfie Fyles (5 majeurs), qui a accompagné l’immense Tom Watson lors de ses cinq victoires à l’Open. Fyles, se distinguera lors de l’Open de 1977 lorsqu’il conseil à son champion, un fer 7 au lieu d’un 6 sur le dernier trou. Conseil suivi et une balle au drapeau qui lui permet de remporter l’open devant Jack Nicklaus ;
  • Willie Peterson (5 Masters – 1963, 65, 66, 72 et 75), c’était encore l’époque ou les joueurs ne pouvaient pas être accompagnés de leur caddie régulier à Augusta. Willie a accompagné, l’un des maîtres des lieux, Jack Nicklaus ;
  • Ricky Elliott (4 Majeurs) : le caddie du Brooks Koepka, qui caddaye toujours son champion mais sur le LIV Tour ;
  • Angelo Argea (4 Majeurs) : le caddie officiel de Jack Nicklaus pendant presque deux décennies. Mais il n’a jamais caddayé l’Ours au Masters puisque seulement les caddies locaux étaient autorisés ;
  • JP. Fitzgerald (4 Majeurs) : l’ancien caddie de Rory qui est maintenant sur le sac de Victor Perez. A priori, ça semble bien fonctionner…
  • Dave Musgrove (4 Majeurs) : caddie anglais qui a remporté 2 majeurs avec Sandy Lyle, un avec Seve et un avec Lee Janzen. C’est un caddie à l’ancienne qui a commencé à caddeyer à 12 ans pour six chilling (moins d’un euro) ;
  • Fanny Sunesson (4 Majeurs) : l’unique femme du palmarès qui a caddeyé Sir Nick Faldo et la première femme caddie à avoir gagné un majeur en 1990
Fanny Sunesson avec Sir Faldo (Ryder Cup 1995)

Mais il y a encore Jeff Meldin (3 Majeurs avec Nick Price et un avec John Daly), Ricci Roberts (4 majeurs avec Ernie Els), Nathaniel « Iron Man » Avery (4 Majeurs avec Arnold Palmer) et Michael Greller (3 Majeurs avec Jordan Spieth).

Bref, Jim Mackay fait partie des tous meilleurs caddies encore en activité. Mais au delà, de tous ces titres accumulés deux récent épisodes nous montre sa vraie valeur ajoutée.

Ses récentes sorties en tant que caddie temporaire !

Jim Mackay et Matthew Fitzpatrick, au Memorial en 2020

Un des premiers retour de Jim Mackay sur un sac s’est déroulé en 2020, alors que le caddie officiel de Fitzpatrick COVID plus, à du céder sa place.  Jim Mackay a donc accompagné Matthew Fitzpatrick pour quinze jours notamment lors du Mémorial de 2020. Et devinez quoi ? Eh bien, c’est lors de cette semaine que  Fitzpatrick a réalisé sa meilleur performance dans ce tournoi, au plateau de joueurs relevé, en terminant troisième. Avec notamment un dernier tour à 68. Jim Mackay, toujours aussi classe déclarera :

« C’était génial. J’ai dit à Matthew après le premier jour de la semaine dernière, j’étais tellement impressionné par son jeu et son arsenal de coups, et il m’a tellement montré. C’est un très, très bon joueur, et c’était une joie d’être avec lui. Je veux dire, 68 aujourd’hui, que demander de plus à ce type ? »

Jim Mackay
Bones et Justin Thomas au PGA Championship 2022

La reprise temporaire d’un sac, s’est poursuivie en 2020, cette fois ci avec Justin Thomas. « Bones » a caddayé Justin Thomas en juillet 2020 pour le WG-FedEx St Jude. Son caddie régulier n’était pas en mesure de travailler cette semaine. Le résultat, une victoire et un second WGC pour JT. Une première fois qui se termine particulièrement bien.

Quelques mois après, « Bones », deviendra le caddie officiel de JT. C’est ainsi qu’en mai 2022, il remporte ensemble le majeur « PGA Championship ». Jim Mackay aura eu un rôle très important lors de cette compétition. En effet, après deux bons tours, JT réalise un « mauvais » 74 le samedi. Bien évidemment, sa première réaction est de retourner corriger ses erreurs. Il est alors accompagné de tous son staff, caddie, coach de père…

Avant qu’il ne commence sa séance, Jim Mackay, va lui glisser quelque mots qui seront bénéfiques pour la suite :

« L’essentiel était simplement qu’il n’y avait rien à améliorer. Le tour aurait facilement pu être de 69 ou 70, mais il a fait un 74. C’était le nombre sur la carte, mais il n’y avait rien à réparer. Et il a eu une excellente séance de practice pour conclure la journée. » 

Jim Mackay

Le coach de père (Mike Thomas) a quelques mètres de cette scène confirmera le bien fait de cet echange:

« Si cela venait de moi, cela aurait pu donner l’impression que je caressais son ego. Bones disait en gros, ‘arrête de te flageller et va voir ce que tu peux faire’ Je l’ai remercié pour cela, c’était un très bon message. »

Mike Thomas (coach de JT)

Et à la fin, c’est un nouveau majeur pour JT et surtout Jim Mackay.

CONCLUSION

Au delà de tous ces titres et de sa bonne humeur, Jim Mackay a influencé beaucoup de caddies sur les différents Tours. Il a changé le paysage de a profession simplement par les conversations qu’il a eues avec Phil Mickelson. Ces deux-là étaient tout le temps à la télévision et les caddies entendaient leurs échanges très attentivement. C’était une « world class » sur les compétences de communications.

Mickelson, JT et Fitzpatrick n’ont pas vraiment de points communs en termes de personnalité et de profil de jeu. Cela caractérise la personnage « Bones ». Il est en fait un caméléon. Le caddie doit en fait s’adapter à la personnalité de son champion.

Jim Mackay a aussi, toujours encouragé de plus jeunes cadets à venir le suivre lors d’un tour d’entrainement avec son champion. Ainsi, ils pouvaient mieux observer sa façon de faire et éventuellement lui poser des questions après.

Il y a quelques années un caddie (et son champion) qui avaient partagé une partie avec « Bones » et Phil Mickelson, raconte cette anecdote qui en dit long sur le personnage. En effet, peu importe le niveau du joueur qui évolue sur le circuit, partager une partie avec Tiger ou Phil, ca rend particulièrement nerveux. Son gars ne déroge pas à la règle; son début de partie n’est pas bon. Mais il s’est rattrapé sur les 14 derniers trous en étant six sous le par. A la fin de la partie, « Bones » est venu voir le joueur et lui a dit:

« Je voulais juste te dire, j’ai vu beaucoup de gens plier dans cette situation. Vous avez montré beaucoup de détermination et de caractère. Tu devrais être fier. »

Jim Mackay

Un vrai « gentelman ». Ce joueur en question a depuis gagné beaucoup de chose sur le PGA Tour. Mais il est resté marqué par cette échange avec l’un des plus grand caddie.

PS: Jim Mackay est affublé du pseudonyme « Bones » depuis plusieurs année sur le différents Tours. Cela vient d’un jour où Fred Couples n’arrivant plus à se remémorer de son prénom l’a appelé comme ça.

THE GOLFIEST

RACE TO DUBAI, Day 2 : It’s Brits time !!

Matthew Fitzpatrick lors du deuxième tours.

Deuxième tours du « DP World Tour Championship », les « Brits » arrivent en force !!

Au trois premières places, on retrouve trois britanniques dont le vainqueur de l’an dernier, Matthew Fitzpatrick, Tyrrell Hatton (déjà double vainqueur sur le Tour Européen cette année) et Justin Rose (vainqueur cette année sur le Tour Européen et d’un WGC).

Matthew Fitzpatrick, réalise un deuxième tours en 67 dont cinq « birdies », un « bogey » et un « eagle »… Il prend ainsi la première place provisoire de ce deuxième tours. Le garçon est particulièrement en forme. Il a réalisé un magnifique coup de bois 3 sur le par 5 du 14 pour « eagle » donné et un dernier « putt » pour birdie au 18. Matthew is on fire !

Tyrrell Hatton, tout sourire lors du deuxième tours.

En seconde position, un autre britannique, au tempérament de feux, Tyrrell Hatton.

Il a réalisé un second tours de fou en 63 dont huit « birdies » un « bogey » et un « eagle »… L’anglais s’est particulièrement bien rattrapé après un premier tour dans le par.

Justin Rose en chasse lors du deuxième tours.

Le très sérieux, Justin Rose a réalisé un bon deuxième tours en 70 dont quatre « birdies » et deux « bogeys ». Ça lui permet de toujours pouvoir décrocher la RACE TO DUBAI…sauf que…

Tommy Fleetwood lors de son très bon deuxième tours.

Tommy Fleetwood, son concurrent direct pour la RACE TO DUBAI, a fait un deuxième tour de grande classe.

Il a posté un 65 dont huit « birdies » et un « bogey ». Ce score le replace complètement dans la course à la RACE TO DUBAI. En effet, il est maintenant 11ème et a gagné plus de 35 places… Go Tommy, Go !!

Sinon, les autres… les français !!

Les français sont encore loin. Mathieu Pavon, le premier français est 26ème (en 70 avec quatre « birdies » et quatre « bogeys » mais un « eagle » au 18…), suivit de Mike Lorenzo-Vera 30ème (dans le par en 72) puis vient Victor Dubuisson avec un très beau 67 (dont six « birdies » et un « bogey ») qui le font remonter à la 30ème place (il gagne 24 places) enfin  Alexander Levy termine la marche (39ème) avec un douloureux 76…

Enfin, quelque autres golfeurs se sont illustrés dans ce deuxième tours :

  • le thaïlandais Kiradech Aphibarnrat a produit un 67, soit son deuxième tour sans « bogey »…
  • John Rham, enchaîne un deuxième tour sous le par et se place en 6ème position ;
  • l’américain (qui m’est inconnu), Julian Suri, après un prometteur 68 enchaîne par un deuxième 68…et se place en 3ème position derrière Justin Rose.